Alexandre, un nom promis à la gloire. Je lui ai apporté cette gloire, j’ai hanté ses rêves de suggestions. Le faire avancer dans la vie semblait impossible et pourtant, j’ai réussit. Apres tout, j’ai été crée pour cela, je suis un ange, et ma mission est de leur apporter le bonheur. Celui là était sur le point de mourir, délaissé de tous, et voila que j’en ai fait un homme important, marié à une superbe femme. Il ne me remercie pas. J’ai l’habitude. Je me demande même s’il sait que j’existe.
Et voilà qu’il fiche tout par terre,trompe sa femme presque tous les jours avec une personne différente,torture ce qu’il appelle le « sous peuple » et méprise tout le monde jusqu’à sa mère. Je parie qu’il va se faire assassiner d’ici une semaine. J’hésite…La révolte arrive en courant et ma mission auprès de lui est finie…Les gens mécontents hurlent et frappent contre la grille… Ce n’est plus mon affaire…La grille est cassée…Pas encore un !
Dans un élan de désespoir, je me précipite vers lui et fais mon apparition dans la pièce.
« Alexandre, suis soi
Il me regarde d’un air hautain mêlé d’étonnement
-et pourquoi donc ?
-je peux te sauver.
-mais pour qui tu te prends toi ? Je peux très bien me débrouiller seul !
Je soupirai un instant et avoua :
-c’est moi qui t’ai aidé à monter jusque là, moi qui ai créé toutes ces opportunités, moi qui t’ai soufflé des conseils pendant ton sommeil, et je ne tiens pas à ce que tu meures.
Il me regarde quelques instants, interdit, J’ai l’impression qu’il va exploser de rire ; Ce qu’il fit dix secondes plus tard. Lorsqu’il repris son calme, il me dit sur un ton froid
-je vais t’expliquer une chose : tu n’es rien pour moi. J’aurais très bien pût y arriver sans toi ! Tu crois pouvoir aider les gens mais finalement, tu n’es qu’une minuscule poussière ! Sais tu au moins comment tu t’appelles ?
J’hésitais à répondre :
-Je suis un ange.
-Tu as passé tellement de temps, usé tellement d’efforts pour aider les autres, que tu t’es complètement oubliée ! De plus, n’as-tu pas compris que tous ce que tu fais, nous en sommes capables sans ton aide ? Il faut juste laisser la nature faire. En gros : tu ne sert à rien ! Il y a des gens qui naissent prédestinés à la gloire, et d’autres pas. C’est comme ça et pas autrement.
Ce fut comme une douche froide pour moi. Je restais là, immobile, tandis qu’il me tournait le dos pour prendre son arme et appeler la garde. J’en profitai pour partir loin de tout cela. Etait il important que je l’avertisse pour les gardes ? Non. Apres tout, il se serait quand même fait massacrer par d’autres. Il était destiné à mourir.
Dehors, les rues étaient calmes. La soif du peuple était étanchée, et maintenant, ils dormaient tranquillement, comme si rien ne s’était passé, comme si le feu de joie au loin n’existait pas. Drôles de créatures que ces humains : ils recherchent la gloire sans arrêt, et une fois qu’ils l’ont, meurent de leur bêtise. Au fond, Alexandre avait raison.
Les vitrines reflétaient la faible lumière de lampadaires, assez pour que j’aperçoive mon visage parmi des tas d’objets entassés les uns sur les autres. Il me sembla un instant que tous mes traits étaient effacés, je regardais à nouveau : non, ce n’était q’une impression. Je m’examinai songeusement. Et si je m’étais réellement oubliée ? Mon regard retraçait lentement la courbe de mes lèvres, fixait la couleur de mes yeux, et petit à petit, surlignait les courbes de mon corps. Pourquoi vivre pour des gens qui se croient aussi supérieurs ? Apres tout, je suis bien plus belle que toutes ces pouffes et bien plus maligne aussi !
Je tentais de me rappeler mon nom, mais Alexandre avait encore raison sur ce point là. A force de me préoccuper des autres, je me suis totalement oubliée. La haine me pris soudainement, elle me saisit d’abord les tripes et s’infiltra dans mes veines, se répandant dans tout mon corps. Une haine violente contre le monde entier, contre mon Père, contre sa stupidité. C’est décidé, à partir d’aujourd’hui, je vis pour moi, juste pour moi.
Cherchant désespérément mon prénom, je tombais sur une boutique d’antiquités Africaines. Une jolie poupée de chiffon retint mon attention, elle était certes, très simple, mais me captivait totalement. A ses pieds, un petit bout de papier indiquait un mot « Bakoly » c’étais quoi ? Son nom ?
Un homme sortit, un trousseau de clefs à la main. Il semblait aussi vieux que la boutique qu’il fermait, puis, remarquant ma présence, il me sourit gentiment et demanda avec un drôle d’accent :
-Que fait tu dehors à une heure aussi tardive ?
Je répondis par une autre question :
-C’est quoi bakoly ?
-Le terme de bakoly veut dire poupée de porcelaine en malgache.
J’acquiesçait et partit sans même prêter attention à lui.
Peu de temps après, mon Père me confia une nouvelle mission. Que je refusais avant de le quitter définitivement.
Me voilà à nouveau dans les rues, les gens me regardent bizarrement mais je m’en fichait totalement. C’est alors que je croisai une étrange créature, un démon je crois. C’étais la première fois que j’en voyais un. Je détournai alors mon regard et continua mon chemin. Un vieil homme m’agrippa la cheville suppliant. Ses vêtements étaient en lambeaux, il était sale et empestait à un mètre autours de lui. Je le repoussais du pied en envoyant au diable ses supplications, l’homme se terra dans son coin et ne bougea plus de là.
La pluie me surpris en pleine réflexion, les ruelles devinrent quasiment désertes, le ciel assombrissait le paysage tandis que je continuais de marcher, trempée. Une main me saisit brusquement, je me retournai et reconnu le démon de tout à l’heure. Il me demanda alors :
-Quel est ton nom ?
J’hésitai un instant avant de répondre :
-Bakoly.
-Tu es un ange ?
-Plus maintenant.
-Que penses tu de devenir espionne à ma solde ?
« C’est une proposition alléchante » pensais je. La réponse bien sûr serait « oui » mais je fis durer un peu le suspense en prenant quelques airs bourgeois et faisant quelques pas pour réfléchir.
-Hum, pourquoi pas…
-Parfais, suis moi. »
Et c'est ainsi que je commençait ma nouvelle vie dans ce monde si cruel
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J'espere que cette nouvelle vous à plu....mais une question persiste: Vais je faire une suite???